Jhinaoui : Ni Sunnites, ni Chiites, seuls les intérêts du pays priment
Lors d’une interview accordée aujourd'hui, jeudi 03 mars 2016, à la chaine de télévision El Hiwar Ettounsi, le ministre des Affaires Etrangères, Khmaïes Jhinaoui, a dit que le fait de considérer Hezbollah en tant qu’Organisation terroriste ne reflète pas une position tunisienne.
« Ce désaccord entre Sunnites et chiites relève d’une affaire qui nous dépasse totalement. Nous ne prenons pas partie ni avec les uns, ni avec les autres. Nous tenons à rester à la même distance de tout le monde. La Tunisie a aussi bien de bonnes relations avec l’Arabie Saoudite qu’avec l’Iran. Nous ne prenons pas part dans les conflits et tout ce qui prime c’est l’intérêt de la Tunisie ».
Jhinaoui a ajouté que toute position tunisienne est censée émaner du président de la République en coordination avec le chef du gouvernement. Il a dit que la position de la Tunisie vis-à-vis d’un pays ou d’une organisation étrangère doit être publiée par le ministère des Affaires Etrangères ou bien à travers un communiqué ou bien encore via une déclaration officielle donnée par le ministre concerné, ce qui n'était pas le cas pour la position prise contre Hezbollah.
Jhinaoui a également précisé que Hezbollah n’a pas été considéré en tant qu’organisation terroriste proprement dite. Il a noté que le texte du communiqué condamne "le terrorisme, Daesh ainsi que les actes terroristes commis par Hezbollah dans certains pays". Il a ajouté également que ce qui est déclaré relève d’un communiqué et non pas d’une décision qui ait une qualification exécutive.
"Les Tunisiens plus royalistes que le Roi"
Il a estimé que cette question a été amplifiée en Tunisie alors que ce qui a été déclaré relève de la positions des ministres de l’Intérieur arabes. Il a précisé que cette position reflète celle du Conseil des ministres, le ministre tunisien, y compris.
Jhinaoui a indiqué que l’Iran, qui est considéré comme le pays le plus proche de Hezbollah, ainsi que Hezbollah, lui-même, n’ont pas cité la Tunisie dans leur indignation.
Jhinaoui trouve que les seuls à avoir critiqué la position tunisienne sont les tunisiens eux-mêmes, ce qui, selon ses propos, n’est pas survenu dans un autre pays arabe.
"Nous n'avons pas de problème avec Hassan Nasrallah!"
Jhinaoui conclut en précisant « Hassan Nasrallah n'est pas notre ennemi! » Il a ajouté que les relations de la Tunisie avec le Liban et l’Iran sont exceptionnellement avancées, tout comme ça l'est concernant les relations de la Tunisie avec les autres pays du Golfe.
« Imaginons que la Tunisie ait enregistré des réserves et qu’il s’agisse du seul pays à l’avoir fait, comment ceci serait traduit ? Il aurait été très probable que 20 pays au moins quittent immédiatement le pays avec des sentiments d'animosité ! »